« OMIV-HYDRO-CHEMISTRY » Bienvenue
L'OMIV, qui est l'Observatoire français des glissements de terrain, collecte, traite et diffuse les observations multi-sources acquises sur plusieurs versants instables en France. La mission de ce service est de fournir des enregistrements sur du long terme de cinq catégories de paramètres de glissement de terrain :
- Mesures de déformation (déplacement de surface avec des techniques géodésiques)
- Mesures sismologiques (réponse sismique de la pente)
- Mesures météorologiques (documentation sur les mécanismes déclencheurs)
- Mesures hydrologiques et hydrochimiques (documentation de la circulation de l'eau et de l'altération des matériaux)
- Mesures hydrogéophysiques (documentation de la structure des versants et de la circulation de l'eau)
L'OMIV est un Service National d'Observation du CNRS/INSU depuis 2007. Les données sur les glissements de terrain sont acquises, traitées, stockées et distribuées pour 7 instabilités dans des lithologies variées (roches tendres/dures). Des données de campagnes occasionnelles sont également diffusées.
Accès au service : http://www.ano-omiv.cnrs.fr
Les stations hydrologiques OMIV sont transférées quotidiennement et traitées en temps quasi réel. Les observations hydrologiques OMIV sont acquises à l'aide d'un protocole standardisé (6 min, 15 min, 30 min, 60 min) en fonction des paramètres mesurés et transférées dans un format de fichier standard Ascii dans le système de gestion de base de données BD-OH OMIV. A chaque station, la pression (ou hauteur) de l'eau, la température de l'eau et la conductivité électrique de l'eau sont mesurées ; elles sont complétées, pour certains sites, par des mesures du pH de l'eau, de la température du sol et de son humidité relative.
Pour certains sites, les eaux sont échantillonnées dans les forages/piézomètres, sources, fissures ou cours d’eau pour en déterminer la qualité chimique. Les cations et anions sont analysés par ICM-MS et par chromatographie liquide. La répétabilité des échantillons est <0,5 % et l'incertitude de mesure est comprise entre 3 et 5 %, selon la concentration de l'échantillon. Les isotopes stables à l'oxygène et de l'hydrogène sont également mesurés à l'aide à l'aide d'un spectromètre de masse.
Sites expérimentaux
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1- Avignonet
Le Mas d'Avignonet est situé dans le Trièves, à environ 30 km au sud de Grenoble (Alpes centrales françaises). Ce glissement se développe dans une épaisse couche d'argile glacio-lacustre, appelée varves. Le volume de ce glissement est estimé à 40 millions de m³ et les taux de déplacement sont de l'ordre de 1 à 10 cm.an-¹. La dynamique des glissements de terrain est contrôlée par les précipitations et l'hydrologie des pentes. L'accélération du glissement de terrain par fluidisation des argiles est l'un des mécanismes motivant la mise en place d'observations permanentes.
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2- La Clapière
Le glissement de terrain de La Clapière est situé sur le versant ouest de la Tinée, à 80 km au nord de Nice. Le glissement de terrain actif, déclenché dans les années 1950, fait partie d'un grand versant instable qui se déforme depuis 3600 ans. Le volume de cette instabilité est estimé à 60 millions de m³ et les taux de déplacement sont de l'ordre de 1 à 10³ cm.an-¹ pour certaines périodes d'accélération. Le versant est constitué de gneiss migmatiques fortement fracturés.
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3- Pégairolles
Le glissement de terrain de Pégairolles de l'Escallette est situé dans le Languedoc (sud du Massif Central), à 50 km au nord de Montpellier. Le versant est constitué de calcaires, d'argiles et d'évaporites. Le modèle de déformation est contrôlé par la dissolution des évaporites lors de périodes de pluies torrentielles intenses (p. ex. événements cévenols). Le volume du glissement de terrain est estimé à 60 millions de m³ et les taux de déplacement sont de l'ordre de quelques mm à cm par an. La déformation a causé des dommages aux infrastructures routières (pont et route). La dynamique des glissements de terrain est contrôlée par les précipitations, l'hydrologie des pentes et l'érosion des berges par la rivière.
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4- Séchilienne
Le glissement de terrain de Séchilienne est situé sur le versant sud du Mont Sec dans la vallée de la Romanche, à 15 km de la ville de Grenoble. C'est un exemple de déformation à long terme d'un massif rocheux qui a été activé pendant la glaciation post-wurmienne, il y a 15.000 ans. Le versant est composé de micaschistes fortement fracturés et affectés d’une foliation subverticale. Le volume de la partie la plus active du glissement de terrain est estimé à 4 millions de m³ ; le volume de la masse totale en mouvement est estimé à 60 millions de m³. Les vitesses de déplacement sont comprises entre 1 et 10 cm.an-¹. La dynamique des glissements de terrain est contrôlée par les précipitations et par la présence de la faille active de Belledone qui borde le versant.
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5- St-Eynard
La falaise de Saint-Eynard est située au nord-est de Grenoble (Massif de la Chartreuse, Alpes centrales françaises). La pente est régulièrement affectée par des éboulements de différentes tailles (de 10-³ m³ à plus de 10³ m³ en cas d'événements exceptionnels). Il s'agit d'une longue falaise double en bordure orientale du massif de la Chartreuse. La falaise inférieure mesure 240 m de haut, séparée de la falaise supérieure de 120 m de haut par une corniche couverte de forêt. La falaise supérieure est constituée de calcaire massif du Tithonien. La falaise inférieure est constituée de calcaire à lit mince fracturé, du Séquanien. Le suivi sismologique et topographique des falaises est réalisé depuis 2013 afin de relier les signaux sismiques aux propriétés des éboulements tels que les volumes des blocs, les hauteurs de chute libre ou les énergies libérées.
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6- Super-Sauze
Le glissement de terrain de Super-Sauze est situé sur le versant nord du bassin de Barcelonnette (Alpes du Sud de la France). Le glissement de terrain s'est développé dans la partie supérieure du torrent Sauze. Il a été déclenché dans les années 1960 (la date exacte d'apparition est inconnue). Le versant est un exemple de glissement de terrain complexe développé dans des schistes argileux mous (marnes noires). Le glissement de terrain a un style d'activité complexe associant des éboulements, des glissements et de reptation ainsi que des coulées de boue. La dynamique de ce glissement est contrôlée par la géométrie du substratum rocheux, la texture de la masse rocheuse ainsi que l'hydrologie.
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7- Vence
Le glissement de terrain Vence / Prat de Julian est situé dans le sud-est de la France (près de Nice). Il est composé de matériaux argilo-sableux de l'Eocène inférieur. Il est considéré comme un glissement de terrain translationnel d’un volume de 1,2 millions de m³. Le glissement de terrain affecte une zone habitée d'environ 250 m de large sur 350 m de long, avec une pente moyenne de 13°. L'activité actuelle de ce glissement de terrain est soulignée par une variété de surfaces de rupture apparaissant dans la morphologie du paysage : fissures de tension, escarpements, désordres affectant l'activité humaine et particulièrement la déviation de la rivière "Lubiane" à la base de la pente.
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8- Villerville
Le glissement de terrain de Villerville est situé sur la côte du Pays d'Auge (Normandie, Nord-Ouest de la France), à 5 km au sud du Havre. Le versant instable a des dimensions de 47 ha et une profondeur de 20 m. Il est caractérisé par plusieurs surface rotationnelles encastrées. Le glissement de terrain s'est produit dans des roches sédimentaires du Jurassique, et les surfaces de rupture sont situées au contact des marnes kimméridgiennes, du sable albien et de la craie cénomanienne. Quatre principaux événements de rupture ont affecté le versant (1982, 1988, 1995, 2001) causant des dommages aux bâtiments et aux infrastructures routières. En plus de ces défaillances majeures, on observe des vitesses de déplacement moyennes de l'ordre de 5 à 10 cm.an−¹. La dynamique du glissement de terrain est contrôlée par les précipitations, l'hydrologie des pentes et l'érosion marine à la base des falaises.